ES Sucy

ES Sucy Athlétisme

CHAMPIONNATS DE FRANCE DE TRAIL COURT Un sucycien couronné

Pierre- Alain, le nouveau champion de France, nous raconte de son exploit.

Le temps des vendanges…

Les Championnats de France de Trail (long et court) faisaient pour la première fois étape en Alsace et plus précisément à Rouffach dans le cadre du Trail du Petit Ballon ce dimanche 26 septembre 2021.

C’est une belle journée ensoleillée qui s’annonce.

Les éternelles vendanges viennent de commencer et par magie tous les viticulteurs sont affairés dans leurs vignes avec une nuée de saisonniers tel un peloton de coureurs pour récupérer les fruits de leur labeur et de leur expérience.

C’est un peu comme pour nous, les participants rassemblés en grappes… humaines, l’ultime étape de nos préparations, de nos entraînements, de nos objectifs, pour en découdre avec ces monts des Vosges, ces forêts rafraichissantes, ces longues traversées dans les vignes.

L’heure de vérité sonne pour les uns comme pour les autres.

Le temps des vendanges correspond pour les viticulteurs à l’obtention de la quintessence du raisin pour un meilleur vin d’une part, et pour nous tous les coureurs, à la meilleure prestation chronométrique et au classement d’autre part.

Je suis au départ du Trail court annoncé pour 28 km avec un dénivelé positif de 900 m et qui, en réalité, sera un peu plus conséquent dû à des modifications de parcours de dernière minute soulevées par les écologistes, les chasseurs et certains propriétaires.

La zone d’enregistrement est constituée de deux sas. Le premier correspond aux athlètes licenciés à la FFA (Fédération Française d’Athlétisme) qui participent au Championnat et le deuxième est ouvert à tous les autres concurrents pour cette épreuve.

Les dernières recommandations sont énumérées et le starter officiel libère les athlètes.

Je pars toujours prudemment, telle est ma stratégie et je libère mes efforts au fur et à mesure de la reconnaissance du relief, du type de terrain et, surtout, de mes sensations.

Ce trail n’a rien de technique et seuls deux endroits peu propices pour courir dans ces zones étroites et raides regroupent les coureurs dans des bouchons humains. Ceci me permet de récupérer, de prendre le temps de faire le tour de mon attirail et de me sustenter.

Les kilomètres s’égrènent vite et une belle chute, sans dommage, ralentira ma progression.

Le règlement officiel nous impose deux dossards. Le principal, mentionnant notre numéro d’enregistrement, porté sur la poitrine, doit être bien visible pour les différents pointages et un second est à épingler dans le dos. Celui-ci indique uniquement la catégorie d’âge de notre appartenance. C’est ainsi pour tous les championnats de France organisés par la FFA.

Etant parti doucement et dans les derniers, il m’est plus facile de reconnaître mes adversaires en scrutant le dossard dorsal et ainsi de mettre en place une stratégie pour les dépasser. J’en doublerai au moins trois sans en avoir vu un seul me dépasser. Compte-tenu du nombre restreint de concurrents dans ma catégorie (M7), chaque place gagnée me rapproche d’un éventuel podium.

Deux ravitaillements (15ème et 22ème km) permettent de faire des arrêts très brefs et de remplir nos poches à eaux indispensables ce jour de température printanière.

Cahin-caha, mon cheminement me permet d’entrevoir un temps inférieur à mes prévisions d’autant que les derniers kilomètres s’avèrent plutôt descendants sur des chemins larges, secs, sans ornières. Le bruit du stade et les éclats de voix sont perceptibles. Je suis sur la bonne voie et mon entrée dans la ville est saluée par des encouragements de badauds, des accompagnants de trailers, d’habitants sur le seuil de leur porte.

Mon dernier kilomètre sera le plus rapide. Mon entrée sur le stade très animé par les coureurs des autres distances, le speaker et le soleil au rendez-vous donnent un air de fête à cette fin.

Je passe la ligne d’arrivée en 3 H 48’ inférieur à mes 4 H espérées. Ma montre affiche un dénivelé de 1009 m pour un kilométrage de 29,7 km.

A peine arrivé, une jeune fille vient à ma rencontre et me glisse autour du cou un petit carton mentionnant un rendez-vous à 12 H 45 au podium et surtout, à ma grande surprise, ma première place dans ma catégorie.

Je n’y crois pas et je lui fais part de mon étonnement. Elle me confirme après vérification que le suivi chronométré est OK ainsi que ma place.

Je commence à l’envisager au fur et à mesure que le temps s’écoule, je me rends bien compte, avec l’invitation du speaker à monter sur le podium, que je suis bien

« Champion de France de Trail court ».